L’acte Ier de la loi dite « Macron » a soit beaucoup ému, soit beaucoup remué les esprits ; encore faut-il que ces derniers en sortent plus cohérents. Les Français donc, à la fois en faveur de l’ouverture des magasins le dimanche, mais défavorables quant à la question de travailler eux-mêmes dans les mêmes circonstances, témoignent d’une ambivalence moins égoïste que néophyte.
En effet, ils sont contraints de choisir entre un mode de pensée et un mode de vie contradictoires, et qui les ont pourtant construits simultanément. Héritant d’un gaullisme social en fissuration, d’un « mai 1968 » révolutionnairement avorté, d’une européanisation traîtresse, d’une Ve République dénaturée et d’une américanisation partielle des esprits, le choix entre Papa et Maman s’avère délicat. Gagner plus pour dépenser davantage ? Travailler plus longtemps pour des loisirs plus intenses ? « Moderniser » une économie en fragilisant ce qui la distinguait de ses prédécesseures ? Le jeu ne pouvait être qu’à somme nulle.
Mais le filigrane est plus subtil : remettre en cause la sacralité dominicale - déjà bien profanée -, c’est affaiblir la force du calendrier grégorien reposant sur des cycles, donc sur une temporalité prévisible. Autrement dit, on brade le moyen terme en faveur d’un horizon réduit aux vingt-quatre heures. Les semaines ne sont plus transposables d’un individu à l’autre ; la pluralité des rythmes citoyens amène, certes, à valoriser l’individualité, mais au détriment d’un temps collectif.
À vouloir fragmenter les horloges, souvenirs et projets n’ont plus leur place. Et lorsqu’on prend le parti du « ni-ni temporel » : ni récurrence (inhérente à la conception asiatique du temps), ni continuité irréversible (largement imposée par le christianisme), on vide le quotidien de ce qu’il est : quotidien. S’y implante alors une sorte d’éternité absurde, sans saveur ni vie, où l’on nous somme de consommer - devrais-je dire, consumer - jusqu’à notre capital le plus précieux, celui qui conditionne encore tous les autres et qui n’aspire qu’à trouver un sens : nos si chères minutes.
Giuseppe
Visible sur les sites :
- www.vivrealibourne.com (rubrique « Blog - Giuseppe ») ;
- www.patrimoine33.com (rubrique « Le blog de Giuseppe »).
En effet, ils sont contraints de choisir entre un mode de pensée et un mode de vie contradictoires, et qui les ont pourtant construits simultanément. Héritant d’un gaullisme social en fissuration, d’un « mai 1968 » révolutionnairement avorté, d’une européanisation traîtresse, d’une Ve République dénaturée et d’une américanisation partielle des esprits, le choix entre Papa et Maman s’avère délicat. Gagner plus pour dépenser davantage ? Travailler plus longtemps pour des loisirs plus intenses ? « Moderniser » une économie en fragilisant ce qui la distinguait de ses prédécesseures ? Le jeu ne pouvait être qu’à somme nulle.
Mais le filigrane est plus subtil : remettre en cause la sacralité dominicale - déjà bien profanée -, c’est affaiblir la force du calendrier grégorien reposant sur des cycles, donc sur une temporalité prévisible. Autrement dit, on brade le moyen terme en faveur d’un horizon réduit aux vingt-quatre heures. Les semaines ne sont plus transposables d’un individu à l’autre ; la pluralité des rythmes citoyens amène, certes, à valoriser l’individualité, mais au détriment d’un temps collectif.
À vouloir fragmenter les horloges, souvenirs et projets n’ont plus leur place. Et lorsqu’on prend le parti du « ni-ni temporel » : ni récurrence (inhérente à la conception asiatique du temps), ni continuité irréversible (largement imposée par le christianisme), on vide le quotidien de ce qu’il est : quotidien. S’y implante alors une sorte d’éternité absurde, sans saveur ni vie, où l’on nous somme de consommer - devrais-je dire, consumer - jusqu’à notre capital le plus précieux, celui qui conditionne encore tous les autres et qui n’aspire qu’à trouver un sens : nos si chères minutes.
Giuseppe
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