Côté élèves, sauve-qui-peut face à une logique moins de moyens que de résultats : la compétition, notée quotidiennement, broie l'instinct d'apprentissage et parcellise un savoir homogène. Le formatage intellectuel s'affine au fur et à mesure que les « grands » auteurs s'imposent aux jeunes esprits. Les tranchées sont rabâchées : filières générales pour les esclaves les plus dociles destinés à des responsabilités croissantes ; filières technologiques ou professionnelles pour les autres, condamnation ultime du péché de fainéantise et d'orgueil. Pourtant, ni les uns n'aspirent à la frustration d'une adolescence « gâchée » par les études, ni les autres à un avenir « bradé » en raison d'un système inadapté à des méthodes, à des compétences et à des ambitions qui leur sont propres.
Heureusement, le développement des écoles alternatives, inspirées des innovations scandinaves, est une avancée majeure vers la prise en compte de l'individualité et des besoins de chacun. L'enrichissement mental doit-il passer par des objectifs programmatiques annuels, par un « pré-management » dont la vocation serait de « préparer » au Graal de la « vie », « active » qui plus est ? La coopération n'est-elle pas plus efficace que la comparaison, l'horizontalité davantage que la verticalité, le choix davantage que la contrainte ? Doit-on apprendre à être libre ou être libre d'apprendre ? Être éduqué ou s'être instruit ? Trouver sa place dans le monde revient d'abord à prendre du recul par rapport à celui-ci. Les enjeux systémiques sont tels que l'esprit critique doit s'affiner dès le plus jeune âge. Négligez l'amont, il vous le rendra en aval.
Giuseppe
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