Cela débute par de l'irritabilité, de la fatigue, du déni. C'est ensuite le ralentissement généralisé de tout votre être, la perte de toute motivation, de toute source de plaisir et de tout projet, le machinisme douloureux de votre quotidien. Jusqu'à ce qu'un matin, votre corps alité refuse de se lever, émancipé de vos ordres mentaux habituels, vos glandes lacrymales se vident malgré vous, et la pente auto-destructrice n'est plus contrôlable. Témoin de votre propre existence, vous reprenez conscience lorsque le vide a déjà absorbé l'écume de votre identité : perte d'emploi, dégradations sanitaires, éclatement familial, isolement, voire mise à la rue. Et ce, en l'espace de seulement quelques mois.
Ce scénario serait un fait divers s'il n'était pas un fait psychosocial et une crise civilisationnelle. 7 % des employés seraient ainsi concernés par l'épuisement professionnel, tandis que trois millions de Français seraient au bord de l'engrenage.
Politiques managériales déshumanisantes, surinvestissement non reconnu, insécurité professionnelle et manque de soutien sont autant de facteurs qui excluent une responsabilité individuelle des victimes.
Pour autant, ce syndrome souffre lui-même d'un manque de reconnaissance de la part de l'État, réticent à le considérer comme une maladie professionnelle. La proposition de loi avortée de B. Hamon avait le mérite d'intégrer – timidement – le thème du burn-out, qui n'intéressait jusqu'alors que les sphères médiatiques et populaires, aux préoccupations démocratiques.
À l'heure du chômage de masse, la question de l'auto-exploitation professionnelle doit être mise en lien avec une répartition plus égalitaire du travail, visant à gracier les uns d'une stigmatisation inique croissante, et à affranchir les autres d'un néo-esclavagisme vidant l'activité de son propre sens. « Le paradoxe du travail, comme le résume B. Vian, c'est que l'on ne travaille, en fin de compte, que pour le supprimer. »
Giuseppe
Visible sur les sites :
- www.vivrealibourne.com (rubrique « Blog - Giuseppe ») ;
- www.patrimoine33.com (rubrique « Le blog de Giuseppe »).
Ce scénario serait un fait divers s'il n'était pas un fait psychosocial et une crise civilisationnelle. 7 % des employés seraient ainsi concernés par l'épuisement professionnel, tandis que trois millions de Français seraient au bord de l'engrenage.
Politiques managériales déshumanisantes, surinvestissement non reconnu, insécurité professionnelle et manque de soutien sont autant de facteurs qui excluent une responsabilité individuelle des victimes.
Pour autant, ce syndrome souffre lui-même d'un manque de reconnaissance de la part de l'État, réticent à le considérer comme une maladie professionnelle. La proposition de loi avortée de B. Hamon avait le mérite d'intégrer – timidement – le thème du burn-out, qui n'intéressait jusqu'alors que les sphères médiatiques et populaires, aux préoccupations démocratiques.
À l'heure du chômage de masse, la question de l'auto-exploitation professionnelle doit être mise en lien avec une répartition plus égalitaire du travail, visant à gracier les uns d'une stigmatisation inique croissante, et à affranchir les autres d'un néo-esclavagisme vidant l'activité de son propre sens. « Le paradoxe du travail, comme le résume B. Vian, c'est que l'on ne travaille, en fin de compte, que pour le supprimer. »
Giuseppe
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